Cette métaphore des gros cailloux met en exergue l'idée de l'essentiel, et nous invite à réfléchir à ce qu'il faut considérer comme la priorité. On peut avoir une vie remplie, mais si les "choses" les plus importantes ne sont pas à la bonne place, l'ennui et la fatigue vont s'installer, car il y aura une perte de sens. Et d'ailleurs, qui sait vraiment quels sont ses gros cailloux ?

Chacun de nous s'est construit à partir de son inné (on sait qu'il n'y a pas deux nouveaux nés identiques, que chacun nait avec son propre "bagage", tant positif que négatif (la capacité d'amour de son entourage, sa condition sociale, sa santé, ses talents, ses dons, etc.). L'éducation donnée par la famille et l'école, ainsi que le contexte psychosocial vont favoriser certains traits, en limiter ou éliminer d'autres, ainsi se crée la personnalité. Ce qui nous semble le plus important est souvent le fruit d'un conditionnement, le résultat des messages de l'entourage interprétés, qui vont devenir nos croyances, nos schémas de pensée.

Nombre d'entre nous portent, sans s'en rendre compte, des croyances qui les limitent, car elles ne correspondent pas à la vocation de ce qu'on porte en soi. C'est l'idée des gros cailloux, cet essentiel qui, s'il est identifié et révélé, fait qu'on peut espérer s'accomplir, se réaliser, avoir de l'énergie, une bonne force mentale. "Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais chemin d’un pas ferme », comme l'a dit Saint Augustin. Le bon chemin, c'est celui qui fait qu'on œuvre à révéler et déployer notre nature profonde.

"Dans la vie, il faut être riche pour être heureux", "une femme qui n'a pas d'enfant ne peut pas s'épanouir", "quand on veut, on peut, tout est question de volonté", "réussir sa vie, c'est avoir des objectifs ambitieux"... : ce type de croyance, s'il ne correspond pas à votre désir d'âme, devient avec le temps un obstacle à l'épanouissement, voire un poison qui met du vague à l'âme et des nuages dans le ciel de ses envies.

Si on n'a pas d'abord mis les gros cailloux, pour retrouver sens et joie de vivre, il s'agit de faire de la place, et donc de retirer ce qui nous remplit (nous occupe) sans nourrir, sans avoir de réel sens. Cela va nécessiter de prendre une décision (changer de travail, de métier, de mode de vie, rompre une relation, refuser des activités, ou mettre des choses en place, comme faire du sport, se mettre à étudier, chercher un amoureux, partir en voyages...)

Tout comme dans cette métaphore des gros cailloux, mettre du sable, des gravillons, et des petites pierres, c'est charmant. C'est tout ce qui fait la vie jolie, agréable, douce, drôle... Mais si vous avez manqué la marche de l'essentiel, le goût va s'affadir, et le plaisir s'amoindrir. Nous sommes des êtres de sens, nos valeurs, nos qualités se déploient quand nous sommes connectés au pourquoi profond de nos actes.